Arrêt temporaire

Un trou noir, voilà où se trouvait Aiko. Elle ne sentait plus rien et avait l'impression de ne plus avoir de corps. Pourtant, après un moment, une douleur la saisit vivement. C'était son cou qui la faisait souffrir, énormément, comme si on le lui avait brisé. Mais peu à peu, la douleur s'estompa pour finir par disparaître entièrement, ramenant doucement Aiko à la réalité.
Ses yeux ne voulaient pas encore s'ouvrir mais la petite sentait des lèvres sur les siennes et de l'air circuler malgré qu'elle ne respirait pas.

*On me fait un bisous? Et y'a du vent?*

Il lui fallait maintenant ouvrir les yeux et voir qui lui faisait ce 'bisous'. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit un inconnu penché sur elle et étant l'auteur de la projection d'air qu'elle ressentait. La petite se recula d'un coup, tout d'abord étonnée de voir quelqu'un aussi près d'elle et ensuite, le fait de se retrouver dans un endroit peu commun ne la rassurait pas.
Mais autre chose la tracassa, bien plus que cet endroit étrange dans lequel elle se trouvait. Ce n'était pas la présence d'autres personnes qu'elle n'avait jamais vu, non, mais bien le fait qu'à son réveil, elle avait tout oublié. Elle ne savait plus son nom, ni même sa nature. Plus aucun souvenir ne lui revenait, pas même une seule image d'une connaissance ou d'un ami, pas même ses propres parents. D'ailleurs elle n'était même plus sûre d'en avoir, tout était si confus.
La petite du ensuite se résoudre à parler et à demander des réponses à l'homme qui se tenait devant elle

"Dis, monsieur, tu connaitrais pas mon nom? Je ne m'en rappelle plus. Et aussi, on est où?"

A l'arrivée, Eremes pratiquait les soins de secours pour essayer de ranimer la petite, sans le moindre succès...Enfin jusqu'à ce que la petite se réveille. Lorsqu'elle se réveilla, un tendre sourire illumina le visage habituellement si renfermé du chevalier. Il s'approcha de quelques pas et se stoppa net, bouche bée lorsque Aiko apprit au groupe qu'elle était amnésique...Kunotso était un peu pareil...Il s'approcha d'elle encore un peu, fit un signe de tête remerciant Eremes de ses soins, puis se baissa à son niveau tout en lui souriant chaleureusement...

"Pour ce qui est de ton nom, on s'en occupera plus tard ma petite mais sache juste que je suis ton pè..." *Non...Je ne peux pas faire ça...C'est trop horrible...Je ne peux pas...* "Hum et je m'apelle Kunotso, celui qui t'as soigné est Eremes, un ami très gentil, et la jeune dame est Erika là-bas, très gentille aussi, ta mère se nomme Masa...Et nous allons la retrouver, tu verras, tu te rapelleras vite d'elle, ou n'oublie pas une mère comme celle-là."

Le chevalier laissa descendre son doigt le long de la joue de la petite avant de se relever et de se retourner vers Eremes:

"Si tu l'as emmené, c'est qu'il y a une raison n'est-ce pas? Dis lui ce que tu as à lui dire..."

Eremes fut surprit de voir la petite se relever, à tel point qu'il laissa une émotion humaine envahir son visage: la surprise. Pourtant, sans répondre à la fillette, le jeune homme s'approcha d'elle avec une expression dure sur son visage. Cette dernière aurait fait pleurer n'importe qui, mais le CORPSE prit les vêtements qu'il avait retiré de la fillette et les posa sur elle, en guise de couverture. En effet, continuer la conversation alors qu'une enfant était complètement nue n'était pas sérieux.
Toutefois, avant même qu'il ne puisse faire un autre geste, Kunotso était arrivé près de cette dernière et se mit à lui parler, sans toutefois pouvoir répondre à sa question première. A partir de cet instant, peu lui importait le discours du Chevalier, car le CORPSE se devait de répondre à la question d'une de ses maîtresses potentielles.

"Votre nom, nous ne le savons pas. Mais temporairement, et si vous le désirez, vous pouvez vous identitier par le pseudonyme Sylphie?"

Ne sachant manifestement pas parler à une gamine âgée d'à peine deux ans, le jeune homme continua à parler, essayant de répondre à la seconde interrogation de la jeune fille.

"Nous sommes actuellement dans une clairière située près d'Okinawa, une ville du Japon, mais.."

Son maître venait de lui adresser la parole, et pis encore, de lui poser une question. Pourtant, ne sachant pas quoi répondre dans un premier temps, Eremes se mit à genoux en face de ce dernier. Et prit finalement la parole d'une voix morne.

"Je n'ai aucune raison valable de l'avoir prise avec moi, je ne savais même pas qu'elle était vivante, maître. Pourtant, étant la fille de la femme que vous recherchez, elle serait sûrement fort utile par la suite."

N'ayant pas pu justifier son acte, le CORPSE avait pu au moins assuré la présence de l’enfant auprès de son maître, il l'espérait tout du moins.

La première personne qui avait répondu à la fillette disait se prénommer Kunotso. Il désigna ensuite celui qui avait ranimé la petite et avoua ensuite que celui-ci s'appelait Eremes. La dernière personne qu'il montra fut Erika mais celle-ci n'avait pas encore pris la parole. Kunotso parla ensuite d'une certaine Masa qui serait la mère de la petite fille. Pourtant, il ne lui semblait pas avoir de parents, sinon, pourquoi serait-elle ici? Et puis, pourquoi ses parents n'étaient-ils pas là alors?? C'était un bien drôle d'endroit pour lui avouer tout ceci et la fillette ne comprenait pas la raison de sa situation en un tel lieu.
Mais avant qu'elle ne réfléchisse à autre chose, le jeune homme qui avait réveillé la petite se mit à lui parler. Apparemment, lui non plus ne connaissait pas son nom mais lui en avait donné un autre, celui de Sylphie. La petite fille sourit ensuite, elle aimait ce prénom et Eremes lui apparaissait vraiment sympathique. Toutefois, elle ne compris pourquoi celui-ci s'agenouilla devant Kunotso et décida de se ravancer vers le CORPSE tout en l'imitant. C'était peut-être un jeu après tout? Oui, c'était surement un jeu entre eux, même si Sylphie ne comprenait pas le sens de ce jeu.
Sylphie, car oui elle avait adopté ce prénom donné par Eremes, voulu répondre a celui-ci mais n'en eu pas le temps. Une autre personne venait de faire son apparition. Malgré ses paroles, la petite ne la reconnaissait pas et alla se cacher directement derrière le CORPSE, lui tenant la manche.

*C'est qui cette madame? Pourquoi elle m'appelle Aiko? Je ne connais pas cette fille*

La dame parlait même de "Chevaliers" et avançait le fait que Sylphie en soit une. La petite ne la croyait pas seulement, et elle ne savait même pas son nom à elle. Et puis, coment faire confiance à une inconnue qui arrive à l'improviste et qui parle de choses totalement inconnues à une fillette? Sylphie préféra donc rester cachée derrière Eremes et attendre que l'arrivante s'en aille

Après qu'Eremes se soit mit à genoux et ait fini son 'rapport', il remarqua que la fillette en avait fait de même devant Kunotso, sans doute pensait-elle que c'était obligatoire. Toutefois, elle était une Chevalière, et n'étant pas du tout au même rang que le CORPSE, celui-ci allait la relever lorsqu'arriva une étrangère, la même qu'il avait aperçu dans le sous-sol du Manoir. Ainsi, cette Chevalière les avait suivi aussi? Pour un combat sûrement... Mais si c'était le cas, Sylphie serait aussi prise dans la bataille.
Toutefois, cette dernière s'était mit derrière Eremes et lui avait aggripé la manche, l'air peu rassuré. Et, étant une fille de Diva, il était du devoir du CORPSE de repousser ses ennemis, sauf que Kunotso prit la parole pria la jeune femme de repartir d'où elle venait. Alors qu'elle semblait animée d'intentions pacifiques à leur égard.

"Maître, avec tout le respect que je vous dois, avoir cette femme avec nous serait un avantage certain."

En effet, ils n'étaient que deux Chyroptéras, et pour retrouver la femme dont parlait son maître, c'était décidemment trop peu. Toutefois, il n'en demeurait pas moins qu'il s'agissait d'une Chevalière traitresse à Diva, et c'est pourquoi le jeune homme ajouta dans un dernier souffle.

"Néanmoins, le conflit est à éviter..."

Pourtant, alors qu'il n'avait même pas encore la réponse de son maître, Eremes remarqua que Shylphie tenait toujours sa manche, et il supposa qu'elle voulait être prise sur ses bras... Ce qu'il fit, en la posant sur son épaule, comme un sac de pommes de terre. Il lui fallait décidemment en apprendre plus sur les enfants.

Tch, apparemment, Eremes était d'avis de prendre Selena en alliée...Hum, même si Eremes le suivait, il valait mieux ne pas trop faire de choses...Etranges, il pourrait se douter de quelque chose...Si ce n'était déjà fait. Il fallait donc accepter cette chevalière dans le petit groupe... Oubliant donc quelques instants son arrogance et son dédain pour la jeune femme qui avait osé braver le danger, Kunotso s'avança et dit:

"Bien...Je t'autorise à nous accompagner...Mais prend garde, un seul geste inconsidéré, UN SEUL et c'est la fin de notre "belle" amitié...C'est bien d'accord?" Kunotso, d'un geste brusque, éleva sa main, attendant que Selena la serre.

*Hum...J'espère ne pas faire une erreur, je n'ai pas totalement confiance en elle...Mais si elle à toujours été fidèle à ceux à qui elle était vouée...Hum, au pire, je pourrais m'en servir d'appât...Mais enfin, on verra bien...* Sur ces pensées assez sournoises, un étrange sourrire illumina le visage du chevalier...Preuve qu'il complotait quelque chose...

Devant l'alliance qu'il venait de se faire entre les deux Chevaliers, Eremes surveilla les moindres faits et gestes de Selena et Kunotso. Toutefois, lorsque celle-ci se présenta au jeune homme, il s'inclina sans faire tomber Sylphie. A vrai dire, cette dernière était aussi légère qu'une plume et cela ne devait donc pas être très difficile. Et c'est alors qu'il prit la parole, d'une voix respectueuse.

"Brebis pécheresse s'étant égarée de la voix de Diva, mon maître vous a néanmoins acceptée comme une alliée, je suis donc à vos ordres, moi, CORPSE de type E.R.E.M.E.S."

Même si elle avait trahie Diva, Selena n'en restait pas moins une Chevalière, et servir ces derniers était l'existence même d'Eremes, du moment qu'ils étaient des compagnons de son maître. -pas de Higame quoi!- Il ajouta toutefois quelques mots, comme s’ils étaient une dernière informations à donner.

"Pourtant, votre niveau d'influence sur moi est inférieure à celle de mon véritable maître."

Jamais, ô grand jamais le jeune homme n’avait pensé à la possible trahison de Selena envers eux, non pas par naïveté, mais plutôt parce qu’il avait toujours eu les Chevaliers comme des êtres supérieurs, incapable de fauter. Et, ayant terminé son 'contrat' avec la Chevalière, qu'elle l'utilise ou pas, le CORPSE se releva toujours avec la fillette montée comme un sac de pommes de terre sur l'épaule. Et, ceci fait, il s'adressa alors à son maître.

"Même si je peux comprendre votre hâte afin de rejoindre celle qui occupe vos pensée, nous nous devons de nous reposer, maître… "